François LECLERCQ François LECLERCQ © DR

rançois Leclercq est architecte et urbaniste. Il crée l'agence Dusapin-Leclercq dès l'obtention de son diplôme avec Fabrice Dusapin en 1981. En parallèle, il travaille avec Yves Lion, notamment sur un sujet de recherche proposé par le PUCA (Plan urbanisme construction architecture), qui revisite la production et la conception des logements : « Domus demain, la bande active ». Il y fonde sa conviction de « la nécessité absolue de se battre au quotidien pour la qualité des logements, et contrer l’érosion permanente des ambitions collectives vis-à-vis de ce qui devient un produit quasi-financier coincé entre marges et pouvoir d’achat ».

Au fil des projets, notamment l’extension de l’hôpital Corentin Celton, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), auquel il apporte une réponse urbaine, avec l’idée de la ville qui rentre dans l’hôpital à travers ses activités et ses passages, et non un lieu fermé sur lui-même, François Leclercq développe la conviction selon laquelle « il faut aborder les projets à la fois comme architecte ET urbaniste ». Promeneur inlassable, il est persuadé qu’il faut proposer une approche singulière et non-standardisée de la ville. Il réfléchit entre autres aux manières d’habiter avec les réseaux, et conçoit ainsi les projets urbains du Bois habité dans le quartier Euralille, et de Paris Nord-Est. Sa réflexion sur la typologie et les usages est aussi une constante dans sa production de bureaux, avec un travail particulier sur le rapport intérieur/extérieur. Il réalise dans cet esprit le siège de la Caisse nationale de prévoyance à Angers, pour lequel il remporte le Prix de l'Équerre d'argent du Moniteur en 1996, et un immeuble de bureaux pour France Télécom, à Arcueil, en 2007.

S’inscrivant contre la tabula rasa, François Leclercq affirme la nécessité du faire-avec. La réhabilitation de l'entrepôt Macdonald, à Paris, en immeuble de bureaux est un manifeste en faveur du déjà-là. De même, le lycée Jean-Baptiste Corot à Savigny-sur-Orge (Essonne) s’inscrit dans cette démarche, tout en affirmant la nécessité d’une ville-paysage. François Leclercq s’installe en son nom en 2010. Il mène des projets urbains de grande échelle, comme l’extension d’Euroméditerranée à Marseille ou le plan stratégique du quartier d’affaires de La Défense. Il développe une recherche sur les infrastructures, notamment les autoroutes, avec par exemple l’étude de stratégie de la Métropole du Grand Paris pour la reconquête de l’autoroute A4 (2014). Il fait partie du comité scientifique de l’AIGP (Atelier international du Grand Paris).

La ville méditerranéenne constitue pour lui un laboratoire de réflexion sur la ville durable. En parallèle de son travail à Marseille, François Leclercq livre ainsi en 2017 une étude stratégique sur le territoire de la métropole de Montpellier qui doit servir de base à l’élaboration d’un Schéma de cohérence territoriale (Scot). Cette étude trouve son prolongement jusqu’à la mer, dans l’extension du port de la Grande-Motte, pour lequel il est lauréat en 2018… Il étudie également d’autres villes méditerranéennes avec deux projets à Tagadirt au Maroc et à Malaga en Espagne. François Leclercq a été nominé au Grand Prix de l’urbanisme 2018.

Euromediterranee bis

Extension d’Euroméditerranée à Marseille. © Agence François Leclercq

 

Les 100 qui font la ville

Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains