Bernard STIEGLER Bernard STIEGLER © DR

Bernard Stiegler est philosophe. Spécialiste des mutations induites par les technologies numériques, initiateur et président du groupe de réflexion philosophique Ars Industrialis créé en 2005, il est directeur du département du développement culturel du Centre Georges Pompidou. Il a été directeur de programme au Collège international de philosophie, professeur à l'UTC (Université de Compiègne), directeur de l'unité de recherche Connaissances, organisations et systèmes techniques, qu'il y a fondée en 1993, directeur général adjoint de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), puis directeur de l'Ircam (Institut de recherche et de coordination acoustique/musique).

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont La Technique et le temps (1994) – réédité cette année par Fayard –, La Télécratie contre la Démocratie (2006) et Réenchanter le monde : La valeur esprit contre le populisme industriel (2006), Pharmacologie du Front National (2013), La société automatique. Tome 1, L'avenir du travail (2015), The Neganthropocene (2018), Qu'appelle-t-on panser ? Au-delà de l'Entropocene (2018). Bernard Stiegler dirige l'Institut de recherche et d'innovation (IRI), créé à son initiative en avril 2006. Il y mène différents projets, parmi lesquels « Plaine Commune Territoire Apprenant Contributif », sur le territoire de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis). Ce programme vise à faire du territoire un lieu pilote de conception et d’expérimentation de l’économie contributive. Celle-ci vise à « utiliser le temps rendu disponible pour développer les savoirs (faire, vivre, concevoir) » en s’inscrivant dans un développement « écologiquement soutenable, économiquement solvable et socialement inclusif ». Les individus sont ainsi amenés à alterner des phases de « capacitation » considérées comme un investissement national et rémunérées par un « revenu contributif », et des phases d’« emplois contributifs intermittents », rémunérés en salaire par des structures employeuses labellisées « contributives » par les acteurs de l’écosystème du territoire.

Première concrétisation : la Clinique contributive, à partir de 2019, réunira parents, professionnels du soin et de la petite enfance, chercheurs et professionnels des technologies numériques et de l’alimentation, pour mettre au point collectivement des démarches thérapeutiques en matière de lutte contre l’obésité et la surexposition aux écrans des 0-3 ans. Autre projet, en cours de montage : des ateliers scolaires contributifs sur le thème « Imagine l’avenir du village olympique ». Enfin le projet « Métabolisme urbain » vise à « capaciter » les acteurs du territoire à la collecte, au recyclage et au réemploi des déchets industriels. Habitants, professionnels et chercheurs partageront en atelier leurs idées, qui pourront être mises en œuvre par des structures publiques, privées ou associatives.

Les 100 qui font la ville

Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains